STRATEGIE DE LUTTE PAYS (2017-2021) Haut de page

 

En Nouvelle-Calédonie, où le taux d’endémisme au sein de la flore et de la faune est exceptionnel, les Espèces Exotiques Envahissantes préoccupent depuis plusieurs dizaines d’années.

Et pour cause :

  • le climat tropical favorise l’installation d’une grande variété d’espèces exotiques potentiellement envahissantes ;
  • les évènements climatiques extrêmes participent à leur dissémination sur le territoire ;
  • le développement des activités et des échanges entre pays augmente le risque d’introduction de nouvelles espèces représentant une menace pour l’environnement.

Conscients des impacts et des risques liés aux EEE, les collectivités néo-calédoniennes et l’Etat français ont décidé d’unir leurs efforts et de coordonner leurs actions. Ainsi, une stratégie de lutte contre les EEE à l’échelle pays a vu le jour, dont le document cadre et son plan d’actions ont été validés en Conseil d’Administration du CEN, en décembre 2016.

Il s’agit d’un document de cadrage à l’échelle pays, permettant la mise en cohérence, la mutualisation, la priorisation, planification et mise en œuvre opérationnelle d’actions de lutte contre les EEE, la coordination de la stratégie elle-même et la définition du rôle des différents acteurs.

Cette stratégie se décline en :

  • 3 axes opérationnels

1. Prévention des introductions

2. Veille et Détection Précoce-Réaction Rapide

3. Gestion des EEE établies

  • et un axe transversal

            4. Gouvernance et communication

De manière à rendre ce document plus accessible au grand public, une synthèse en a été éditée en 2018.
 

Pour en savoir plus :

Note de synthèse sur la stratégie de lutte contre les EEE en Nouvelle-Calédonie (CEN, 2016)

   

 

ACTIVITES DE LA STRATEGIE EN 4 AXES

 

AXE 1 : Prévenir les introductions

La prévention des introductions (ou biosécurité) est la première barrière de défense contre le EEE, la plus efficace et la moins couteuse. Elle consiste à intercepter les EEE avant le passage de la frontière. En Nouvelle-Calédonie, deux niveaux de prévention sont nécessaires, l’une aux frontières internationales du territoire qui constitue la biosécurité extérieure, et l’autre, entre les différentes îles de l’archipel, il s’agit de la biosécurité inter-îles.

Pour assurer cette prévention, le gouvernement (DAVAR-SIVAP) met en place des contrôles sanitaires aux frontières.

Quant au PEE, il contribue aux expertises, via son réseau d’experts, à l’animation de groupes de travail, la formation de professionnels (horticulture, transports…), l’information et la sensibilisation de l’ensemble des Calédoniens et des voyageurs via ses outils numériques, des documents de communication, des guides pratiques et des posters, disponibles ici.

Pour en savoir plus, consultez :

   

AXE 2 : Surveiller et intervenir rapidement

Malgré les dispositifs de biosécurité mis en place, certaines espèces absentes jusque-là parviennent néanmoins à s’introduire sur le territoire. D’autres espèces sont déjà présentes mais encore très localisées ou n’ont pas encore été détectées et peuvent être à l’origine d’une invasion biologique.

Accédez aux fiches alerte de plusieurs EEE, en cliquant ici.

Pour éviter leur propagation et leur établissement dans les espaces naturels, il est indispensable de les détecter et d’intervenir au plus tôt, lorsque l’éradication est encore possible. Pour cela une cellule de veille et de détection précoce a été mise en place dès 2015 au sein du PEE.

Cellule de veille opérationnelle

La cellule de veille reçoit et traite tout signalement d’espèces exotiques à risque pour les espaces naturels ou d’espèces suspectes afin d’en évaluer le niveau de menace pour le territoire ou une partie du territoire.

Dès lors que le caractère exotique et envahissant de l’espèce signalée est confirmé, la cellule de veille coordonne une « réaction rapide » avec la contribution des partenaires, provinces, FFCNC, SCO, etc. Dans le meilleur des cas, l’espèce est aussitôt éradiquée mais lorsque l’éradication n’est pas possible, la cellule de veille et ses partenaires s’engage à contenir, autant que possible, la distribution de l’espèce et informe au mieux la population des risques de sa diffusion et sollicite sa contribution.

Pour mener à bien sa mission, elle s’appuie sur un réseau de surveillance constitué d’experts mais aussi de tous les calédoniens qui peuvent contribuer à la lutte contre les EEE en détectant et signalant toutes espèces envahissantes ou suspectes.

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Pour signaler toute espèce suspecte ou à risque pour l’environnement, contactez la cellule de veille au 75 30 69, via notre page Facebook ou via nos formulaires de signalement en ligne.

Pour en savoir plus :

Guide pratique Détection Précoce et Réaction Rapide face aux EEE (UICN France, 2015)

 

Guides pratiques pour tous les Calédoniens

Pour mobiliser tous les Calédoniens, experts et grand public, à identifier les espèces à risque d’invasion et à participer à la préservation des espaces naturels, des guides pratiques et des posters spécifiques à chaque île principale du territoire (Grande Terre, Bélep, Ouvéa, Lifou, Tiga, Maré et l’Île des Pins) sont disponibles depuis 2021.

  • 7 guides pratiques et 7 posters spécifiques aux 7 îles principales de la Nouvelle-Calédonie à l’intention de tous les calédoniens ;
  • 1 guide pour les « experts » dans lequel l’ensemble des 7 îles est mentionné.
     
Accès aux posters   Accès aux guides « grand public »   Guide pour « experts »

Ces guides ont été réalisés par le PEE avec la contribution des collectivités, des structures de recherche locales et d’experts indépendants et sont le fruit d’un travail collégial.

A partir d’une liste initiale de 300 espèces exotiques, des listes restreintes d’espèces prioritaires à risque d’invasion majeur ont été éditées pour chacune des 7 îles principales du territoire, en tenant compte notamment de critères objectifs : présence-absence sur le territoire ; risque d’introduction et/ou de dispersion ; capacité d’invasion et niveau d’impact dans les espaces naturels.

Mobilisation citoyenne

Grace à la vigilance de Calédoniens engagés, plusieurs espèces introduites ont pu être rapidement détectées, permettant de stopper d’éventuelles invasions biologiques : Crapaud buffle en 2009, Petite mangouste indienne en 2010, Rainette de White en 2012, Merle des Moluques à Lifou en 2017, Python réticulé en 2018, Grenouille peinte de Malaisie, Rainette gracile et Scarabée rhinocéros en 2019, Bulbul à ventre rouge à Bourail, Voh ou La foa en 2018, 2019 et 2020…

Python réticulé abattu à Tiéta en 2018 par des chasseurs voir article

Bulbul abattu à La Foa grâce à la vigilance et à la réactivité d’un citoyen voir article

De 2015 à mars 2021, 426 signalements ont été traités par la cellule de veille, majoritairement sur la côte Ouest de la Grande Terre et notamment en province Sud.

   

AXE 3 : Gérer les EEE établies

Nombre d'EEE établies en Nouvelle-Calédonie déclinées par niveau de priorité

Dans le cadre de la stratégie pays, l’ensemble des EEE établies sur le territoire ont été hiérarchisées puis priorisées afin de cibler les efforts de gestion et favoriser l’action là où elle est à la fois indispensable et susceptible d’avoir le plus d’efficacité.

Ainsi, sur les 105 principales espèces envahissantes établies en Nouvelle-Calédonie, 68 espèces jugées prioritaires ont été réparties en 4 niveaux de priorité et illustrées sur le poster des « 68 espèces exotiques envahissantes classées prioritaires en Nouvelle-Calédonie ».

(Voir également les informations relatives aux 105 principales EEE)

 

L’objectif de cette priorisation est d’établir des plans d’action spécifiques en commençant par les espèces de priorité 1 comprenant notamment des modalités de régulation opérationnelles ciblées sur des zones prioritaires du territoire.

Plans d'actions sur les EEE de priorité 1

Les Ongulés envahissants

Concernant la gestion des ongulés envahissants (cerfs, cochons, bétails, chèvres ensauvagées…), des éléments de cadrage ont été édités avec la contribution du PEE, pour une stratégie de régulation des cerfs sauvages et cochons féraux envahissants en Province Nord (Collectif ICONE 2015), ainsi qu’une stratégie de régulation des cerfs à l’échelle du territoire précisant notamment la localisation des 10 zones prioritaires de la Grande Terre (CI & CEN 2016).

   

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A partir des éléments précités, et des constats d’impact des cerfs et cochons sur les forêts humides et la ressource en eau, les collectivités ont convenu de focaliser les actions du projet PROTEGE relatives aux EEE sur la régulation des ongulés en zones prioritaires. Le CEN a ainsi été désigné chef de file de la composante « Ongulés envahissants » du projet qui a été lancé en 2018.

Les autres EEE de priorité 1

Pour les autres espèces de priorité 1 de la stratégie pays, la contribution active des collectivités et des structures de recherche ont permis, sous la coordination du PEE, la rédaction de plans d’actions simplifiés en perspectives de mise en œuvre d’actions opérationnelles sur la durée : Miconia (PS), Bulbul à ventre rouge (IAC), Chat haret (IRD) et Lapin ensauvagé (CEN).

Pour autant, des actions de lutte active, de recherche, de développement et des tests sont déjà engagés sur ces espèces prioritaires (voir paragraphes suivants). A ce stade, la Fourmi électrique (IRD) a été écartée compte-tenu des difficultés opérationnelles de lutte et de l’absence de méthodes efficaces et adaptées, et de retours d’expériences positifs.

 

Outils de lutte

Des dispositifs de lutte et notamment de piégeage des cochons, cerfs, chats ou lapins ensauvagés, bulbuls, etc. sont développés et testés par le PEE en collaboration avec ses partenaires (gestionnaires et structures de recherche). Des formations permettent de transférer ces techniques aux partenaires et aux Calédoniens, avec l’appui de documents mis à disposition de tous dans la rubrique « documents techniques ».

Illustrations à cliquer

Outils de suivi

Des outils de suivis sont également développés et utilisés afin de centraliser l’ensemble des informations utiles relatives aux actions, aux prélèvements et aux bénéfices de ces actions sur la réduction des impacts des EEE cibles. 

Quelques exemples de suivis réalisés :

  • Suivi des actions de régulation (Effort, Prélèvement, Succès, caractéristiques biologiques des individus prélevés et des populations), sur divers sites d’intervention et avec divers partenaires (SEM Mwé Ara sur le domaine de Déva, SMGF et ACCAF au Parc des Grandes Fougères, FFCNC à Leprédour, Parc de la Rivière Bleue, Pindaï, Nodéla, Grand Sud, sites miniers, etc.)

La dernière étude réalisée au PGF est accessible ici : WEISS (2019)

  • Traçabilité des cerfs capturés avec la contribution de l’EDEC
  • Test de faisabilité de l’étude du domaine vital des cochons sauvages (collaboration PGF, ACCAF, SGN-PS)
  • Suivi de la distribution et de l’abondance du Bulbul à ventre rouge (collaboration PS-IAC-CEN).

       (CEN 2021)

 

Pour en savoir plus :

  • Alarme SMS automatique de piégeage ou de passage d’animaux (CEN, 2015)
  • Comment déterminer l’âge d’un cerf (CEN, 2013)
  • Comment déterminer l’âge d’un cochon (CEN, 2013)
  • Protocole piégeage Tortue de Floride (CEN, 2015)

Développement de la lutte biologique

Suite à un retour d’expériences encourageant de la part de la Biofabrique (DDDT-PS) en 2018 sur l’utilisation de charançons pour lutter contre la jacinthe et la fougère d’eau, le PEE a été désigné pour coordonner le développement de la lutte biologique contre ces deux espèces envahissantes à l’échelle du territoire et de mettre en place un élevage d’auxiliaires biologiques à Foué, au siège du CEN.

Il s’agit là du premier programme de lutte biologique coordonné par le CEN. Néanmoins, en fonction des opportunités, d’autres espèces végétales pourront faire l’objet d’actions de prospections et de tests de lutte biologique.

 

Récolte des jacinthes d’eau dans une zone envahie 

 Bacs d'élevage des auxiliaires de lutte biologique

 

 

 

Pour en savoir plus, consultez le flyer Programme Lutte biologique réalisé par la Province Sud.

Fiches techniques pour partenaires et grand public

Pour répondre aux questions techniques des différents acteurs et du grand public, le CEN met à disposition des fiches techniques spécifiques dans la rubrique documents techniques du site ou à partir du tableau d’information listant les 105 principales EEE envahissantes.

Pour en savoir plus :

  • Méthodes de lutte contre les plantes envahissantes (ONF, 2016)
  • Traitement des végétaux exotiques envahissants lors de chantiers (CEN, 2017)

 

   

AXE 4 : Agir ensemble

Compte-tenu de la complexité de la problématique EEE, de nombreux acteurs publics et privés sont impliqués. Ainsi la bonne mise en œuvre de la stratégie pays nécessite :

  • l’animation et la coordination des actions menées localement ;
  • la mobilisation de moyens financiers adaptés aux objectifs et aux enjeux de la stratégie ;
  • la mise en œuvre d’actions de coopération nationale, régionale et internationale, afin de partager les expériences, connaissances et savoir-faire.

Le PEE coordonne la mise en œuvre de la stratégie et des actions prioritaires en collaboration étroite avec l’ensemble des parties prenantes en Nouvelle-Calédonie.

Les collectivités (3 Provinces et Gouvernement) pilotent chacune une action prioritaire de la stratégie pays. Ainsi, la province Nord est en charge de l’harmonisation de la règlementation relative aux EEE, la province Sud : l’intégration de la problématique des EEE dans les politiques publiques et la province des îles Loyauté : la structuration de la biosécurité inter-îles. Le Gouvernement (DAVAR-SIVAP), en charge de la Biosécurité sur le territoire, assure la mise en œuvre opérationnelle des contrôles sanitaires aux frontières (voir Axe 1 : Prévenir les introductions).

Sur la problématique complexe que représente la lutte contre les EEE, il est capital de partager activement des informations entre les collectivités, partenaires locaux, régionaux, nationaux et internationaux. Le PEE assure le rôle de point focal pour la Nouvelle-Calédonie et participe de façon continue aux échanges avec différents réseaux extérieurs :  Fédération des CEN, Réseau EEE Outre-Mer, Centre de Ressources EEE, Programme Régional Océanien de l’Environnement-PILN, Pacific Invasives Initiative, Département de Conservation de NZ, MNHN-INPN, MNHN EEE-FIF.

La sensibilisation et la mobilisation de tous les Calédoniens étant un élément majeur du succès des actions de prévention, de veille et de gestion des EEE, le CEN développe des outils et des documents à l’attention de tous. Ceux-ci sont disponibles dans la rubrique Documents.

Pour en savoir plus :

  • Sur les activités du réseau EEE outre-mer :
    • 7 ans d’initiative contre les EEE en Outre-mer (Soubeyran et al. 2014)
    • 4ème conférence du PILN (Pacific Invasive Learning Network) (CEN, 2016
  • Sur les actions de communication :
    • Exposition sur les Espèces Exotiques Envahissants en Nouvelle-Calédonie (GEE,2010)
    • Animaux domestiques. Soyons tous responsables. Ne les relâchons plus ! (PS-PZF, 2017
    • Lapins domestiques et ensauvagés. (PS-PZF,2019)
    • Lettres d’informations technique « PLUS D’INFOS » (CEN)
   

 

 

Base de données sur les EEE (informations et aide à l'identification)

 

ISSG-GISD : espèces envahissantes 
Centre de Ressources EEE OFB-UICN
GRIIS : page d’accueil, page dédiée à la Nouvelle-Calédonie
CABI : espèces envahissantes et ravageurs des cultures
PESTNET : espèces envahissantes et ravageurs des cultures
Pl@ntNet– Pl@ntInvasion : plantes envahissantes
PIER : plantes Envahissantes des iles du Pacifique
APFIS : espèces envahissantes des forêts du Pacifique

PIAT :  fourmis envahissantes du Pacifique

 

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Pour plus d'informations sur les EEE et les actions de lutte mises en œuvre, veuillez consulter les rapports d’activités du CEN, les documents en ligne, de nombreuses vidéos et notre page facebook.

Pour nous contacter : cliquer ici

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